• Je ne pourrais pas vivre sans lecture, c’est une expression que j’ai si souvent entendu, dans la bouche de tellement de gens. Chez moi, elle est encore plus vraie peut-être. Quand la peine est trop lourde, les larmes trop proches, quand les barrières de mon cœur et de mon esprit menacent de céder, quand mes véritables sentiments prennent le dessus, il n’y a mes yeux plus de meilleurs amis ou d’amis tout court. La seule réponse que je connaisse c’est la lecture. Ouvrir un livre, le lire encore et encore jusqu’à ce que mes yeux se ferment ou que les larmes prennent le dessus. C’est le seul remède que je connaisse, la seule chose qui puisse m’apaiser quand tout va mal. La lecture est la seule véritable ouverture sur mon âme, elle met ma logique de côté, laisse place à l’expression de mes sentiments premiers, de mes émotions les plus fortes, celles que je cache, que je tue, celles que je ne veux montrer sous aucun prétexte. Ne pas lire devient alors impossible, c’est vital, et cela fait parti intégrante de mon mécanisme d’auto-défense. C’est peut-être même cette barrière dont je parlais tout à l’heure, ou plutôt murailles, car ce serait le seul mon juste pour décrire ce dont je m’entoure en permanence, ce qui me permet de sourire tout le temps et de répondre « oui, tout va bien », matin après matin, question après question… La lecture, elle me permet de transformer un malaise dont je ne connais pas la provenance pour le transposer aux malheurs des personnages que je découvre, elle me permet de relativiser une situation quand je n’y arrive pas toute seule, de trouver des solutions une fois que le problème me semble abordable, de pleurer de tout mon soûl en mettant ça sur le compte d’une sensibilité exacerbée que je n’avais pas quand je me confiais encore à mes amies, quand je pouvais encore accorder ma confiance rapidement. Combien de temps maintenant que j’en suis incapable ? Combien de temps que je n’ai pas ouvert mon cœur, soulagée ma conscience ? Comment en arrive-t-on à penser que la lecture est la seule chose qui ne pourra jamais vous trahir ? Comment peut-on avoir si peu confiance en l’espèce humaine ? Comment peut-on se méfier autant de son prochain ? Comment peut-on à la fois pleurer autant et se trouver si insensible ? 


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