• Divergent (tome 1) de Véronica Roth

     

    Divergent (tome 1) de Véronica Roth

    Cinq destins. Un seul choix.

    Tris vit dans un monde post-apocalyptique où la société est divisée en cinq factions. À 16 ans elle doit choisir sa nouvelle appartenance pour le reste de sa vie. Cas rarissime, son test d’aptitudes n’est pas concluant. Elle est divergente, elle est en danger de mort !

     

     

    Divergent (tome 1) de Véronica Roth

    Science-Fiction / Nathan / ? p.

     

    Divergent (tome 1) de Véronica Roth

    J’ai découvert ce livre à travers les nombreux avis que j’ai lu, beaucoup d’entre eux chantaient ses louanges, et très peu lui trouvait des défauts. C’est donc confiante que j’ai commencé cette lecture, et après l’avoir dévorer, je ne peux que me joindre à ceux qui n’en disent que du bien !

    Tout d’abord, c’est la couverture qui attire notre œil. Magnifique et mystérieuse sont les termes qui pourraient le mieux la décrire. Une fois devant, il est impossible de résister à l’envie de toucher ce livre, de caresser sa couverture, et bien-sûr de lire le quatrième de couverture. Lui-même est fait de manière à ce qu’il soit impossible de résister à cet ouvrage. Bref, rien que l’apparence nous ferait aimer ce livre.

    Mais, combien de livres sont magnifiques de l’extérieur et décevant à l’intérieur ? Beaucoup malheureusement, c’est souvent à eux que le proverbe « l’habit ne fait pas le moine » s’applique, néanmoins ce n’est pas le cas de Divergent de Veronica Roth. Dès les premières lignes ont est happée par l’univers qu’elle a créé. Il est sans espoir de pouvoir le lâcher avant la fin, tant l’écriture est riche, et bien construite, fluide et légère comme une plume.

    Son univers, goupillé autour d’une société autoritaire où l’homme n’a pas le droit de penser librement, ou chacun des comportements est dictée par les lois, où la liberté d’expression n’est réservé qu’à certains, est finement ficelé et expliqué de tel manière à ce qu’on y adhère dès le début. On se prend à rêver à rejoindre tel ou tel caste, on pèse le pour, le contre de la même manière que ses personnages. L’auteur alterne actions, descriptions et narrations en maniant les mots de telle sorte que l’on voit l’histoire et les personnages évolués comme dans un film.

    Quant à ses personnages justement, ils sont vivants, et si humain que l’on s’attendrait presque à les voir entrer dans la pièce pour discuter avec nous. Chacun transporte son propre bagage, ses propres petits défauts, et ses nombreuses qualités. On remarque malgré tout une coupure entre ceux qui sont censés incarnés « le bien », et ceux qui représentent « le mal », ces derniers sont déshumanisés, et ne semblent ressentir que du mépris pour l’humanité en général. Avide et égoïstes, ils restent pourtant humains et peuvent trouver leur alter-égo dans la réalité. On s’attache facilement aux personnages principaux, et on peut facilement d’identifier à eux.

    L’écriture de l’auteur fait battre notre cœur lors des romances, elle nous fait nous révolter devant les injustices, mais avant tout elle nous permet de juger librement ce monde auxquels sont confrontés Tris, Quatre et les autres, grâce à un point de vu parfois omniscient. Néanmoins, le point de vue interne permet de nous rapprocher des personnages et de vivre leurs aventures pleinement.

    Mais le plus important dans ce genre de livre, c’est la morale et la dénonciation d’un trait de caractère de l’humanité. Ici, on peut noter que l’auteur dénonce l’égoïsme et l’avidité dont peut faire preuve l’Homme. Donné lui un doigt, il demande aussitôt le bras. Si ce livre dénonce, il met aussi en évidence, que malgré la noirceur de certains, pour qu’il ait ombre, il faut de la lumière. Et cette lumière est parfaitement représentée tout au long du livre, signe d’espoir et de confiance en l’être humain pour rester sage malgré toutes les tentations !


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  • Starters (tome 1) de Lissa Price

     

    Starters (tome 1) de Lissa Price

    Règles s'appliquant à la clientèle de Prime Destinations :

    1) N'oubliez pas que le corps dont vous êtes locataire est celui d'une jeune personne.

    2) Il vous est strictement interdit de le modifier ou de le blesser.

    3) Toute activité illicite entraînera l'annulation de votre contrat.

    Le corps que vous avez loué nous appartient.

     

    Starters (tome 1) de Lissa Price

    Science-Fiction / Robert Laffon / 450 p.

     

    Starters (tome 1) de Lissa Price

    Voilà encore une bonne lecture achevée, mais dont les souvenirs s’estompent vite. Que dire de plus pour l’introduire ? Peut-être qu’au-delà d’une bonne lecture, c’est aussi un auteur talentueux que j’ai découverte à travers Starters. C’est un livre frais, distrayant, que j’ai apprécié, mais qui est loin du coup cœur que j’avais eu par exemple pour Divergent.

    Mais pourquoi ne pas commencer par le début ? La couverture ! Indéniablement magnifique, personne ne peut le nier sans être de mauvaise fois. Je l’ai trouvée simple et éthérée, légère et froide comme la neige. Un mélange qui attire l’œil et donne envie d’en découvrir plus. Sans compter que les couleurs utilisés sont mes préférées (le bleu surtout ^^) ! C’est vraiment une couverture qui installe un mystère, un mystère que l’on a envie de découvrir. Ensuite, il y a le quatrième de couverture… Lui aussi mystérieux… Il ne nous dit rien sur l’histoire, ce contente d’énoncer les règles de l’univers dans lequel l’auteur s’apprête à nous plonger. Pour autant, cela m’a presque dérangé, si je n’aime pas qu’on m’en dise trop, les résumés trop succinct ne sont pas à mon goût non plus.

    Comme je le disais plus haut, ce livre m’a permit de découvrir un auteur particulièrement douée. Lissa Price manie les mots avec aisance et simplicité. Son écriture à la première personne du singulier nous permet de rentrer immédiatement dans l’histoire. Starters est vraiment un livre facile à lire et à comprendre à la porté de tous. Elle crée un monde post-guerre propre à la science-fiction, plus ou moins développé.

    Ainsi, à travers les pages, nous découvrons l’histoire de Callie, une jeune fille de seize ans, prête à tout pour aider son petit frère qui souffre d’une maladie respiratoire mortelle si elle n’est pas soignée. Nous voilà plongé dans un mondé détruit où tous les adultes (ou presque) ont été tué lors d’une guerre biologique mondiale. Callie se retrouve alors seule, à devoir s’occuper de son petit frère Jack, car elle n’a ni grands-parents ni parents ayant survécu. Les jeunes comme elle sont traqués et enfermés par les Enders…

    A vrai dire, je dois m’avouer qu’il m’a fallu un bout de temps pour comprendre comment fonctionnait l’univers créé par Lissa Price. Si ce qu’elle explique est clair comme de l’eau de source, il faut deviner et imaginer un certain nombre de chose parfois essentiel à l’histoire. Certaines informations arrivent comme un cheveu sur la soupe sans qu’on les ait demandée, tandis que d’autres sont attendu impatiemment. Néanmoins, l’histoire s’adressant surtout aux adolescents, je n’ai eu aucun mal à m’y retrouver. Mais jouer les acrobates à travers les différents événements rythmant le récit n’est pas tout le temps agréable, sans pour autant m’empêcher d’accrocher et d’aimer cet univers, que j’espère plus développé dans les tomes suivants.

    Je m’attendais aussi, car c’est propre là encore à ce style, à retrouver une critique de la société, la sienne ne m’a pas frappée. On y retrouve des thèmes récurrents, comme la consommation de masse, la guerre et l’importance de la paix… Mais les messages, s’il y en a ne sont pas aussi marqués que dans certains livres. Cela ne m’a pas particulièrement dérangé, au contraire, je n’ai pas passé ma lecture à déchiffrer des phrases à double sens, mais ça m’a tout de même étonnée.

    Un point très positif néanmoins, les personnages. Ils sont tous un caractère propre et bien trempé. J’ai beaucoup aimé la relation entre Callie et son frère. Et surtout, pour une fois je n’ai pas trouvé ici une histoire d’amour prévisible et simple comme bonjour, ce qui m’a agréablement surprise. Au contraire, on peut presque dire qu’il n’y en a pas tellement du fait que le garçon qu’elle aime n’a aucun souvenir d’elle à la fin. Si certains personnages n’apparaissent pas souvent, l’auteur fait des miracles en arrivant à nous faire découvrir l’essence même des personnages en quelques lignes seulement.

    Pour conclure, c’est vraiment une lecture agréable, malgré un univers peu développé à mon goût. Divertissant et pour tous, il ne fait pas pour autant partit de mes coups de cœur, même si je le conseille vivement !


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  • Hunger Games (tome 1) de Suzanne Collins

     

    Hunger Games (tome 1) de Suzanne Collins

    A l’heure où j’ai commencé ce livre, je n’avais que survolé quelques chroniques en diagonales, laissé traîner mes oreilles à droite à gauche, mais en faisant attention à ne pas trop me laisser influencer. Un dernier exemple prouvant que je me suis lancée à l’aveuglette : je découvre le quatrième de couverture au moment où j’écris cette chronique.

    Avant tout, je tenais à parler de l’apparence général du livre, malgré une couverture que l’on retrouve en masse, que ce soit sur les blogs, les forums, les publicités, avoir le livre entre les mains est déjà différent. Sombre, mais avec des pointes de couleur qui attirent instantanément le regard, c’est une image qui ne s’oublie pas. Comme je le disais plus haut, je trouve que le résumé en dit trop. Et je suis bien contente de ne pas l’avoir lu. Tour d’abord il gâche une partie du suspens du tirage au sort, qui est un moment fort du livre, ensuite je pense qu’il ne met pas assez en avant le caractère dramatique et l’ambiance pesante du livre, celle qui fait battre le cœur à chaque instant. Pour continuer sur l’objet en lui-même, on peut parler de la présentation du contenu. Le livre se sépare en trois parties, elles-mêmes séparés en plusieurs chapitres. Les caractères sont gros, ce qui rend la lecture d’autant plus facile.

    C’est avec une facilité déconcertante que l’auteur nous entraîne dans son univers. Ce qu’elle dépeint rappelle parfois tellement la réalité que durant les 160 premières pages du roman, décrivant le quotidien de Katniss et de son district, je n’ai cessé de pleurer. Dès lors, bien avant que les jeux ne commencent, Suzanne Collins pose déjà une ambiance pesante et emprunte de réalisme. C’est avec une écriture simple, mais néanmoins pleines de poésies qu’elle plante une graine de tristesse, on ne peut s’empêcher, soit de subir avec les personnages, soient de se révolter pour eux… Une fois prit dans cette univers, on n’en ressort pas indemne, on se sent captif, comme si elle nous avait enfermé à l’intérieur des pages.

    Mais c’est surtout à travers ses personnages qu’elle fait passer toute la psychologie du roman. Plongée dès le début dans l’univers de Katniss, on évolue tout au long de l’histoire dans ces pensées. Dotée à la fois d’un caractère droit et fort, elle est néanmoins sensible, et peut même, avec un peu d’effort se montrer adorable. Si ce n’est pas le genre de personnage que j’apprécie d’habitude, et si j’ai parfois eu envie de lui dire d’ouvrir les yeux et surtout son cœur, je me suis beaucoup attachée à elle. Néanmoins, si Katniss a un caractère recherché et bien à elle, je n’ai pas retrouvé le même réalisme chez les autres personnages. J’ai trouvé Peeta parfois pitoyable, et beaucoup moins recherché, comme si elle n’avait mis l’accent que sur un personnage. Quant aux autres, s’ils m’on fait rire, et parfois pleurer, je ne m’y arrêterais pas, car je ne leur trouve pas assez de profondeur.

    Si j’ai été conquise par ce livre, je dois dire, qu’il m’a pourtant surprise en tant que dystopie. En effet, j’ai pour habitude de me dire en lisant ce genre de roman, que tout ce qui s’y passe pourrait, plus ou moins, arrivé dans l’une de nos sociétés. Et si, j’ai reconnu et approuvée certaines critiques de notre société, les Hunger Games quant à eux me paraissent vraiment loin et irréaliste. J’ai eu l’impression d’être plongé dans un livre merveilleux, plutôt que dans de la science-fiction. C’est peut-être parce qu’il met inconcevable que l’humanité arrive à un point où l’on puisse sacrifier à ce point des enfants, ou peut-être parce que contrairement à d’autres romans de ce genre, celui-ci ne repose pas sur les même bases…

    Pour conclure, j’avoue avec plaisir rejoindre l’engouement qui tourne autour de cette série avec le plus grand plaisir. Et si ce premier m’a fait verser de nombreuses larmes, maintenant digérer je n’ai plus qu’une envie : me lancer dans le second tome. C’est une lecture que je conseille à tout le monde, pour sa justesse et ses émotions, pour son climat et son écriture…

     

    Hunger Games (tome 1) de Suzanne Collins

    Science Fiction / Pocket Jeunesse / 400 p.

     

    Hunger Games (tome 1) de Suzanne Collins

    Peeta et Katniss sont tirés au sort pour participer aux Jeux de la Faim. La règle est simple : 24 candidats pour un seul survivant, le tout sous le feu des caméras ? Dans chaque district de Panem une société reconstruite sur les ruines des États-Unis deux adolescents sont choisis pour participer au Jeu de la Faim. La règle est simple : tuer ou se faire tuer. Celui qui remporte l épreuve, le dernier survivant, assure la prospérité à son district pendant un an. Katniss et Peeta sont les « élus » du district numéro douze. Les voilà catapultés dans un décor violent, semé de pièges, où la nourriture est rationnée et, en plus, ils doivent remporter les votes de ceux qui les observent derrière leur télé... Alors que les candidats tombent comme des mouches, que les alliances se font et se défont, Peeta déclare sa flamme pour Katniss à l antenne. La jeune fille avoue elle-aussi son amour. Calcul ? Idylle qui se conclura par la mort d un des amants ? Un suicide ? Tout est possible, et surtout tout est faussé au sein du Jeu de la Faim...


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  • L'ère des phalanstères de Gil Braltard

     

    L'ère des phalanstères de Gil Braltard

    Gaïa, malgré notre bassesse et notre malfaisance, a eu pitié de nous. Des terres que nous avions rendues stériles, Elle a fait surgir de resplendissantes fleurs. Elle nous a envoyé ses messagers, les prophètes Ubik et Florem et leur armée de serviteurs qui nous ont aidés à construire les phalanstères, ces arches de paix et de liberté où nous sommes choyés comme des princes. Oui, en vérité je vous le dis, par saint Joseph-Proudhon, saint Charles-Fourier, saint James-Lovelock et tous les autres saints de la Floraison, il n'est pire pécheur que celui qui tourne le dos à notre Bonne Mère.

    Gaïa a instillé la Peur en nous pour qu'elle nous détourne de l'Extérieur. La Peur est un mal nécessaire. Elle nous rappelle à tout moment que la liberté physique est une illusion. Que représente en effet cette insignifiante liberté en comparaison de celle de projeter notre esprit où nous le désirons ?

    En pensées seulement tu voyageras. Le rêve rend libre, mes chers frères et sœurs, n'oubliez jamais cette sainte maxime, le rêve rend libre.

     

    L'ère des phalanstères de Gil Braltard

    Science-Fiction / Céléphaïs / 251 p.

     

    L'ère des phalanstères de Gil Braltard

    Encore un partenariat que je ne regrette pas. Et pourtant, je n’ai jamais été friande de science-fiction. Peut-être parce que tout ce que j’avais lu jusqu’à présent était bien éloigné de la définition du genre. Voilà un livre qui nous en rapproche, mais surtout qui nous en met plein les yeux. Bref encore une bien belle découverte grâce au forum le Sanctuaire de la lecture et aux éditions Céléphaïs.

    Je dois avouer que je me suis inscrite à ce tour sans même avoir lu le résumé, la beauté de la couverture ayant confirmé mon choix sans me laisser le temps d'y jeter un coup d'oeil. L’eau a toujours été un élément qui m’a fascinée, je ne pouvais donc qu’aimer les vagues d’un océan déchaîné en première page. Ce n’est qu’une fois le livre en main que j’ai remarqué le désert chaud et brûlant en arrière-plan. Deux éléments de décor qui prennent tout leur sens au dénouement de l’intrigue. Ils représentent le tout et le rien en parfaite harmonie et donnent, malgré l’océan déchaîné, une impression de calme, de vide et de solitude. Sentiments que l’on retrouve tout au long du roman, d’ailleurs. Un petit mot tout de même sur le quatrième de couverture, que j’ai finalement lu. Bien que long, il laisse planer le doute et le mystère sur cette lecture, de telle manière qu’on a tout de suite envie de s’y plonger pour en dévoiler tous les secrets. Un aspect visuel donc très prometteur, qui m’a totalement subjuguée.

    Sur l’écriture de l’auteur maintenant. En voilà un qui a l’art de manier la plume avec une incroyable dextérité. On croirait presque s’immerger dans de la poésie écrite en prose, mais en beaucoup plus intéressant. Que ce soit dans la description ou dans les dialogues, on ressent ce que l’auteur écrit. Chaque page que l’on lit semble s’éveiller pour nous faire voyager d’un moment à l’autre de l’histoire, c’est comme un rêve dans lequel on serait conscient sans pouvoir décider de ce que l’on peut y faire. Bien que complexe, son écriture reste fluide et facile à lire. En une phrase où les mots semblent avoir été choisis avec minutie, il peut nous faire ressentir une palette d’émotions allant du malaise à la joie, en passant par la tristesse et les larmes. C’est donc avec regret que l’on referme ce livre, voulant savourer plus encore cette magie dans laquelle il nous a plongés.

    Passons maintenant aux personnages, qui sont de véritables chefs-d’œuvre à eux seuls. Dans son roman, Gil Braltard met en scène deux personnages que tout sépare et qui semblent n’avoir pour seul point commun le fait d’être dans un même roman. Mikhaïl, un jeune riche élevé sur notre bonne mère la Terre, paraît, à ses débuts, prétentieux voire suffisant mais il laissera apparaître plus tard des qualités qui font de lui un cœur en or, qui le rendent attachant et qui ont fait de lui mon personnage préféré. De l’autre côté, nous avons Inako, qui vit dans une société que l’on qualifierait de sectaire et qui passe le plus clair de son temps à se poser des questions et à hésiter sur la marche à suivre. C’est une jeune fille attachante, mais que je plains plus que je ne l’aime. Une dernière remarque à propos de Tox, le pingouin philosophe, qui n’es ni un pingouin, ni un philosophe, ni véritablement un personnage d’ailleurs. En fait Tox est le dénouement de cette histoire, l’adjudant qui vient en aide aux héros, mais s’il avait été un véritable personnage, il aurait été mon préféré.

    Il est temps maintenant de faire un point sur l’histoire. L’auteur nous plonge dans deux univers diamétralement opposés qui semblent ne rien avoir en commun. Il alterne les chapitres en centrant chaque univers sur l’un des deux personnages. Ainsi, on retrouve Mikhaïl sur une Terre où la nature aurait enfin repris ses droits, les habitants ayant été réduits au tiers de la population mondiale actuelle. Cette dernière aurait été décimée par une grippe plus meurtrière encore que celle qui toucha l’Espagne des années précédentes. Un univers non pas de désolation, comme on pourrait le croire, mais plutôt un monde où la solitude et la paix seraient maîtresse. De l’autre côté Inako a grandi dans un immense lieu clos et rond où des prêtres prêchent la grande Peur de l’extérieur. Ne lisant pas souvent ce genre d’histoires je l’ai trouvé d’une originalité simple et plaisante. Une fois encore, on affaire à un livre à la fois court et avec très peu d’action, et quasiment sans violence. Cela ne m’a pas le moins du monde dérangée. A vrai dire, je pense que l’histoire n’est que secondaire dans ce roman. Ainsi, j’avais deviné la fin bien avant la douce intervention de Tox. Au contraire, je pense que l’auteur a surtout mis l’accent sur les messages qu’il voulait faire passer.

    Plus qu’une critique de la société, c’est une véritable prophétie que nous dévoile ici Gil Braltard. Si on ne voit l’ensemble de la machination expliquée qu’à la fin du livre, ce qu’il décrit au début fait l’effet à la fois d’un rêve, mais aussi d’un cauchemar. Et l’horreur devient encore plus grande quand on s’aperçoit à quel monde on aurait appartenu s’il était arrivé ce qu’il met en scène.

    On pourrait résumer sa critique à une simple phrase : les riches décident de la bonne marche du monde à leur avantage et les pauvres subissent sans pouvoir rien dire. Mais résumer ce livre à cette phrase serait lui faire perdre toute sa profondeur. A travers les lignes, on peut y lire un message de protection de l’environnement maltraité par l’homme, mais si on regarde plus loin encore, c’est surtout un message de protection de notre humanité que l’on voit. C’est un véritable appel à regarder la misère du monde qui ronge petit à petit nos sociétés, un simple appel à jeter un coup d’œil par la fenêtre. Une critique vivante de notre société actuelle dans toute sa splendeur, il me semble. Et c’est cela qui rend ce livre si beau, si calme et si paisible : il offre à la fois un destin affreux à l’humanité, mais aussi le calme et la paix qu’elle mérite par les choix cruels et égoïstes d’une petite minorité.

    Par bien des aspects ce livre m’a énormément séduite et touchée. J’y ai découvert un auteur incroyable et une histoire à fendre le cœur. Pour ce moment magique, je tiens à remercier chaleureusement les éditions Céléphaïs et le forum le Sanctuaire de la lecture de m’avoir accordé leur confiance pour ce partenariat.

     


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  • Y a pas d'embouteillages dans le désert de Moussa Ag Assarid

     

    Y a pas d'embouteillages dans le désert de Moussa Ag Assarid

    Moussa est né au nord du Mali vers 1975, de parents nomades. Le jeune Touareg part pour la France un jour de 1999, et troque les dromadaires de son enfance pour nos modes de vie. Il raconte alors sa découverte de la France avec un regard étonnamment pur, une justesse d'esprit et une finesse d'intelligence incroyables. Il est à la fois émerveillé et étonné de ce pays, de sa nature, de ses habitants, de des habitudes, de tout ce que nous ne voyons plus à force de le côtoyer, d'en user ou d'en abuser.

    A travers son regard on redécouvre les valeurs de la patience, de l'effort ou de l'engagement. Imprégné de la culture, et de l'art de vivre du désert, Moussa donne l'occasion de sourire de nous-mêmes et de méditer sur nos choix de vie.

     

    Y a pas d'embouteillages dans le désert de Moussa Ag Assarid

    Récit de vie / Edition de la loupe / 250 p.

     

    Y a pas d'embouteillages dans le désert de Moussa Ag Assarid

    Quoi de mieux qu’un livre pour régler une dispute ? C’est de cette manière qu’est arrivé cet ouvrage dans ma bibliothèque, et qui plus est dédicacé ! Pourtant, la première chose que j’ai remarqué est le titre, qui m’a tout de suite beaucoup plus ! Y a pas d’embouteillage dans le désert à résonné en moi comme quelque chose de clair comme le soleil et aussi léger que le sable emporté par le vent. La couverture ensuite, qui n’a certes rien de particulier, représentant l’auteur mais qui associé avec un tel titre est pleine de promesses. Ma première impression a donc été très bonne et c’est avec plaisir que j’ai commencé ce livre au résumé haut en couleur.

    Y a pas d’embouteillage dans le désert est le récit de vie d’un jeune, né nomade, venu étudié en France, une autobiographie poignante et qui ouvre les yeux sur beaucoup d’aspect de notre vie. En effet, l’auteur nous raconte ici sa propre histoire, sa propre expérience et surtout sa découverte de cette société dans laquelle nous vivons depuis toujours et qui a cessé de nous étonner depuis bien longtemps.

    J’ai lu ce livre d’une traite, de la première à la dernière page en une soirée. C’est une lecture rendu d’autant plus facile par les gros caractères de la police. Il est découpé en courts chapitres, chacun basé sur un thème, une comparaison entre notre société et celle où l’auteur est né, la société Touaregs. Le style de l’auteur, fluide et simple rend la lecture d’autant plus facile mais donne aussi un côté vivant au récit.

    Grâce à ça, nous sommes rapidement emportés par les nombreuses descriptions, découvrant par les yeux de notre narrateur, un nouveau paysage : le désert. Mais par la même occasion un nouveau mode de vie, où l’eau et la nourriture ont des significations et une importance capital. Pourtant, si l’auteur nous fait découvrir avec brio sa culture, sa civilisation, au redécouvre à travers ses yeux notre propre pays. Moussa Ag Assarid pointe du doigt chaque différence, chaque chose qui pour nous sont devenus communes et sans importance. L’exemple qui revient le plus souvent est celui de l’eau, ou encore de la nourriture, que l’on trouve en abondance dans les pays développés et à la quelle on ne prête plus attention. L’auteur pointe certains de nos comportements allant totalement à l’encontre de ses valeurs fondamentales, comme l’amour qui chez nous n’est plus vraiment indispensable pour passer à l’acte. C’est un livre qui nous oblige, à chaque instant, à nous remettre en question, à revoir chacun de nos comportements.

    Le principe d’un récit de vie est avant tout de nous faire partager ses sentiments, ses impressions, ce que l’auteur arrive à nous transmettre sans aucun doute. Mais aussi à nous plonger dans ses relations avec les autres protagonistes de son histoire. Nous découvrons au fil des pages sa famille, ses amis. Autant de personnages qui rendent le livre là aussi haut en couleur. Quoique que l’auteur ne s’attarde pas trop sur chacun d’eux, il nous apporte tout de même un petit bout de leur personnalité. C’est ainsi que l’on découvre l’amour fort que porte l’auteur à son frère, ou à n’importe quel autre membre de sa famille. Plusieurs fois au fil des pages, j’ai failli me mettre à pleurer, tant les émotions transmises étaient puissantes.

    Au final, c’est un livre qui se dévore sans modération. A travers une écriture simple et imagé, ce n’est pas seulement un récit de vie que l’auteur nous apporte mais un véritable morceau de désert, un coup d’œil neuf sur notre propre société. C’est une lecture que je recommande, pour les petits comme pour les grands, car même si on est pas en âge de comprendre les comparaisons, on est jamais trop jeune pour voyager.


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