• La Cité Lumineuse (tome 1) de Frédéric Mars

     

    La Cité Lumineuse (tome 1) de Frédéric Mars

    Ne vous êtes-vous jamais demandé pourquoi ce cadeau ou cette place d'honneur qui vous semblait destinées ont atterri dans les mains d'un autre que vous ? Pourquoi des obstacles de dernière minute se dressaient sur votre route alors que rien ne semblait s'opposer à votre succès ? Pourquoi le bus que vous deviez prendre partait sans vous à quelques secondes près ?

    Vous invoquez le sort, la malchance, la fatalité ? vous pensez que c'est comme ça et qu'on n'y peut rien ?

    Mais bientôt, dans quelques instants, vous saurez. Ma vie et la vôtre, que vous le vouliez ou non, sont dorénavant liées à jamais...

    Pourquoi ça ?

    Oh c'est très simple. Ca se résume même en une phrase : Votre vie, c'est moi qui l'écris !

     

    La Cité Lumineuse (tome 1) de Frédéric Mars

    Fantasy / BAAM / 340 p.

     

    La Cité Lumineuse (tome 1) de Frédéric Mars

    La cité lumineuse est le premier tome de la saga Les Ecriveurs, de Frédéric Mars racontant l’histoire de Lara, une jeune fille qui pensait être tout à fait normal. J’ai tout d’abord été attirée par le livre par sa couverture sombre, ensuite, c’est le titre de la saga qui m’a tapé dans l’œil. Les Ecriveurs, un mot qui attire sans conteste le regard. Mais ce qui m’a décidé pour définitivement, c’est le quatrième de couverture… Court et mystérieux. Bref, un mélange qui semblait prometteur.

    C’est donc avec plaisir et hâte que j’ai ouvert ce livre, mais c’est avec une pointe de déception que je l’ai refermé il y a peu. Frédéric Mars, grâce à une écriture simple, imagée et humoristique nous entraîne dans un univers original mais loin d’être assez creusé.

    Tout d’abord par les personnages. Lara que découvrons tout au long du roman grâce à un récit à la première personne du singulier est le personnage principal de l’histoire. Si elle a un caractère bien à elle, je ne l’ai trouvée assez commune. Rien ne la démarque d’une autre héroïne d’autres romans, et auraient plus la profondeur d’un personnage secondaire que d’un personnage principal. Au contraire, William, m’a taper dans l’œil, et malgré quelques défauts parfois agaçant, j’ai trouvé que c’était l’un des personnages les mieux réussis du livre. Avec ses petits airs supérieurs et son amour pour son travail, je retrouve en lui tous les traits d’un personnage de fiction : à la fois réaliste et imaginaire. Quant aux autres personnages dans l’ensemble, si il serait exagérer de dire que je les ai trouvé fades, je pense pouvoir affirmer qu’ils ne sont pas assez recherché et un peu plat, sans réel profondeurs.

    Ensuite, l’univers en lui-même des écriveurs. Si l’auteur explique très bien leur fonction, leurs limites et leurs problèmes, il n’en reste pas moins que j’ai fini le livre sur une impression que je n’en savais pas assez. J’aurais aimé être plongé plus longtemps et plus souvent dans la tâche quotidienne des écriveurs. Découvrir comment il fonctionnait avant tout, par d’autres choses qu’un concours ou qu’une simulation…

    Le décor et les descriptions de l’auteur, quant à elles, sont réellement aboutis. Nous n’avons aucun mal à s’imaginer l’île, son train de vie. Tout comme l’on peut aisément rêver du quartier général des écriveurs. Ce dernier d’ailleurs m’a un peu fait penser à la salle TV dans Charlie et la Chocolaterie, le film de Tim Burton, par la description de la luminosité, des lunettes, et des blouses qu’ils doivent porter.

    Autre point fort du roman, l’humour. C’est surement ce que j’ai le plus apprécié chez l’auteur : l’humour qu’il utilise tout au long du livre, le plus souvent par la bouche de Lara. Des remarques ironiques qu’elle se pense pour elle-même, aux répliques tranchantes qu’elle peut lancer à tout moment, c’est comme si Mars faisait prendre pied dans la réalité à son personnage. Ces traits accrochent l’attention du lecteur.

    Dans l’ensemble, c’est un roman qui ce lit vite. Il y a beaucoup de paragraphes, les caractères sont plutôt gros et l’écriture de l’auteur n’est vraiment pas compliquée.

    Pour conclure, si dans un sens je suis déçue parce que j’en attendais plus suite grâce au quatrième de couverture, ce livre reste néanmoins un très bon roman jeunesse qui pourra plaire à plus d’un !


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  • La Fin des Mystères de Scarlett Thomas

     

    La Fin des Mystères de Scarlett Thomas

    Ariel Manto n’en croit pas ses yeux quand elle tombe sur un exemplaire de la Fin des Mystères dans une librairie d’occasion. Elle connaît bien son auteur, un étrange scientifique victorien, et sais que ce livre est supposé être introuvable… et maudit.

    L’ouvrage en sa possession, Ariel se retrouve propulsée dans une aventure mêlant foi, physique quantique, amour, mort et tout ce qu’il advient quand on les mélange de façon imprudente !

     

    La Fin des Mystères de Scarlett Thomas

    Fantastique / Anne Carrière / 488 p.

     

    La Fin des Mystères de Scarlett Thomas

    Alors, que dire… Tout comme ce livre, l’impression qu’il a laissé sur moi est plutôt difficile à démêler. A vrai dire, j’ai emprunté ce livre parce qu’une de mes amies me la conseillé, je ne savais donc pas du tout à quoi m’attendre.

    Au premier abord, la couverture, presque trop chargée à mon goût, le livre donnait une impression de mystères, mais surtout de pesanteur. Le titre plutôt difficile à déchiffré laissait quant un lui un arrière goût d’étrange et de bizarre. La première impression, pour moi n’était donc pas vraiment favorable, il me semblait volumineux, difficile à lire… Mais comme, dans la vie réelle on ne se base pas seulement sur les apparences, j’ai commencé ma lecture.

    Je ne m’étais pas trompé, et la plupart de mes impressions étaient bonnes. L’écriture de l’auteur est dense, compliqué à lire et le début n’a ni queue ni tête. C’est un style qui est plutôt lourd, mais aussi fluide dans les descriptions. Elle s’adapte pourtant parfaitement au personnage principal Ariel, une étudiante en littérature qui a le défaut de s’intéresser à tout ce qui peut faire le monde, de la physique quantique à la religion, en passant par les plus improbables théories philosophiques.

    C’est donc surtout en cela que consiste la difficulté du livre, il est important de préciser que qu’il fait réfléchir sur bien des sujets, faut-il encore qu’ils nous intéressent. En effet, tout au long du livre, les personnages dissertent sur la religion, les sciences (biologie, physique, mathématiques), mais aussi sur la littérature ou encore la philosophie. Sans compter tous les moments de doute de l’héroïne, quand elle réfléchit sur le monde, l’histoire la mémoire et sur les philosophies qui le constituent. Il est bourré de référence à des auteurs ou encore de grands scientifiques, mais il faut aussi savoir discerner les sources réels et celles mises en œuvres par l’auteur pour donner plus de consistance à son histoire. Il faut donc une certaine dose de culture que je dirais plus que général ! Ce livre s’adresse donc avant tout un public d’adultes, de jeunes adultes, et de lycéens motivés.

    Si ces dialogues sont compliqués à suivre par leur complexité, les descriptions quant à elle passent comme du petit lait. Thomas a vraiment l’art de nous faire voyager en même temps qu’Ariel. L’auteur profite des descriptions pour ancrés les personnages dans la réalité, tout en adaptant cette réalité aux personnages. Les descriptions plongent le lecteur dans l’univers noir et cruel d’un monde où tous les vices sont décrits avec réalité et dureté, tout cela crument afin de nous choqué.

    Néanmoins, il me paraît important de distinguer deux types de descriptions. Celle des paysages, que ce soit ceux du monde « réel » ou ceux de la « troposphère », et celle des personnages et de leurs actes. Les deux ont pour but d’installer cette atmosphère si propre à ce livre, mais elles n’ont les mêmes impactes sur le lecteur. En effet, malgré toute la noirceur des paysages, ils ne sont jamais aussi sales que les personnages. Entre un langage cru lors des rares dialogues « compréhensible », et des actes sordides, l’auteur met en scène des personnages abîmés par le temps et le monde, qui n’ont d’espoir dans presque rien.

    Tout d’abord Ariel, qui court de conquête en conquête pour refouler une enfance dénuder de sens. Adam, un ancien croyant qui s’est perdu dans la foi jusqu’à la perdre complètement. Que ce soit le voisin ou encore les « méchants », tous cachent une histoire malheureuse. L’auteur n’a aucun tabou, ce qui m’amène pour la deuxième fois à avertir le public : ne lisez ce livre que si vous vous pensez assez mature… En effet, si ce n’est l’amour le sujet principal, certaine scène restent assez violente quand on ne s’y attend pas. Elles apparaissent en général à des moments où justement on attend autre chose, et ça devient vite sordide et des sujets de discordes entre les personnages. A vrai dire, elles choquent plus par leur violence que par leur côté sexuel.

    Malgré, dès que l’action commence, l’histoire devient intéressante, tant par son ingéniosité que par son originalité. En effet, au bout d’un moment, l’écriture ne pose plus de problème, et on avance dans le livre comme dans un parc par temps pluvieux, sur un chemin boueux. Le concept d’une sorte de monde virtuel qui donnerait accès à toute les pensées, et qui permettrait de remonté le temps est fascinant. Surtout que l’auteur a réfléchit à chaque détail, et répond à la moindre question que l’on pourrait se poser là-dessus. Mais ce n’est pas vraiment grâce à ça que j’ai aimé cette lecture. J’ai apprécié, surtout par la réaction d’Ariel : en effet, elle n’est pas une héroïne née, elle se ficherait même pas mal de sauver le monde. Mais malgré tout, elle décide de prendre, ce qui nous paraît la bonne décision. De plus les personnages, une fois que l’on fait abstraction de la noirceur de leurs actes, sont attachants et intéressants !

    Mais je suis restée mitigée jusqu’à là fin malgré tout ça. Je trouvais qu’il y avait trop de malheurs, de pleurs, et pas assez de rire, de joie. Alors quand l’auteur fait s’achever son livre sur une sorte de Happy End un peu modifié, je me suis sentie conquise. Malgré tout, même si je suis contente de l’avoir lu, il ne fait pas partit des ouvrage à relire. C’est une auteur pleine de potentiel, et je n’hésiterais pas une seconde si je tombais sur un autre de ses livres.


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  • Au Bonheur des Dames d'Emile Zola

     

    Au Bonheur des Dames d'Emile Zola

    Le second empire vise à faire de Paris la capitale de la mode et du luxe. La ville se modernise. Les boutiques du Paris ancien laissent place peu à peu aux grands magasins, dans le voisinage des boulevards et de la gare St-Lazare. La nouvelle architecture illustre l’évolution des goûts : on entre dans le royaume de l’illusion. Octave Mouret, directeur du Bonheur des Dames, se lance dans le nouveau commerce.

    L’exploit du romancier est d’avoir transformé un épisode de notre histoire économique en aventure romanesque et en intrigue amoureuse. Rien d’idyllique pourtant : le magasin est construit sur un cadavre ensanglanté, et l’argent corrompt tout. Pour Zola, la réussite du grand magasin s’explique par la vanité des bourgeoises et le règne du paraître. Il nous décrit la fin et la naissance d’un monde : Paris, incarné ici dans un de ses mythes principaux, devient l’exemple de la cité moderne.

     

    Au Bonheur des Dames d'Emile Zola

    Réaliste / Folio classique / 495 p.

     

    Au Bonheur des Dames d'Emile Zola

    Lu dans le cadre du bac de première (les TPE), j’étais motivée pour le lire. Et je n’ai pas été déçue : je l’ai dévoré, du début à la fin sans avoir le temps de reprendre mon souffle ! Mais je ne peux pas faire une chronique de Au Bonheur des Dames sans vous parler au préalable du contexte historique, sans quoi, tout l’ouvrage perd son charme.

    Publié pour la première fois dans les années 1880, Au Bonheur des Dames d’Emile Zola est écrit dans la continuité de la série des Rougon-Macquart, histoire naturelle et sociale d’une famille sous le second empire. Dans cette série Zola veut démontrer de manière « scientifique » les vices de la société, et démontrer les conséquences qu’ils peuvent avoir sur les différentes générations. Les romans suivent donc tous une même ligne de conduite : focalisé sur un membre de cette famille qui aura hérité d’une tare, Zola décrit et analyse non seulement les faits et gestes de son personnage, mais aussi l’un des faits de société qui bouleverse le monde lors de cette révolution industrielle.

    En soit, Au Bonheur des Dames de déroge pas à la règle. Pourtant, si son personnage subit en effet la société et ses vices, ce livre-ci reste bien différent des autres.  Il n’est ni aussi noir que Germinal, ni aussi sanglant la Bête humaine… Non, Au Bonheur des Dames étonne par son côté plutôt clair, et son atmosphère joyeuse et féminine. L’histoire, qui décrit l’apogée des grands magasins, narre l’histoire les peines, les joies et les galères d’une vendeuse du magasin. Zola nous place dès le début dans deux points de vue opposée : le premier, la vie du Bonheur des Dames du point de vue des vendeuses, leurs situations sociales, les rapports employés-employeurs ; de l’autre, le Bonheur au sens propre des acheteuses, les nouvelles techniques de marketing qui ne nous laisse aucune chance de ressortir les mains vides ! Deux aspects différents d’un même endroit, la médaille et son revers…

    Cependant, on retrouve à chaque page le style de Zola : très peu d’action pour beaucoup de description. Si dans certains de ses livres cet aspect peut paraître un peu lourd aux lecteurs, je puis vous assurer qu’ici, il n’y aurait presque pas assez de descriptions. Zola a pourtant repoussé les limites de sa créativité. Il nous emporte dans un voyage fabuleux au cœur de son magasin, et son écriture est tellement riche, ses descriptions sont tellement colorées, que l’on se retrouve plongé jusqu’au cou dans des marchandises somptueuses, dans un bâtiment si lumineux qu’il faudrait porter des lunettes de soleil en pleine nuit. Tout est si précisément décrit qu’on se croirait dans un film. On découvre Paris sous un autre jour, une nouvelle robe, qui n’est certes pas toujours blanche, mais qui donne envie d’y rester jusqu’à la fin des temps. Les lieux qu’il expose sont donc époustouflants.

    C’est dans les personnages que l’on retrouve toute la noirceur de l’écriture de Zola. Denise, son personnage principal est sans cesse parer de noir et semble porter toute la misère du monde sur ses épaules. Malgré tout elle reste tenace et survit à toutes les épreuves que le temps lui fait subir. Une fois n’est pas coutume, elle est le genre de héro que l’on voudrait tous avoir : elle se sort avec brio de toutes les situations, et elle en revient plus grande à chaque fois. Non, il est évident que ce n’est pas Denise qui fait partie de la famille des Rougon-Macquart dans ce tome là. Ce serait plutôt Octave Mouret, directeur du Bonheur des Dames qui joue ce rôle, il peut se considérer chanceux néanmoins, la « tare » dont il a hérité lui a donné la grandeur et le génie. Dans l’ensemble ses personnages sont les archétypes même des classes sociales qu’ils représentent. Denise représente sans aucun doute l classe ouvrière, avec ses galères, sa précarité et ses soucis financiers ; Octave quant à lui, il est la nouvelle bourgeoisie, celle à qui l’empire doit sa renommer. On retrouve aussi, des personnages qui représentent les anciens nobles, bref un éventail très large et haut en couleur. Néanmoins, l’écriture naturaliste de Zola empêche le lecteur de s’identifié à un personnage.

    A travers le livre en lui-même, Zola pointe du doigt les conséquences catastrophiques que l’installation d’un grand magasin peut avoir sur les anciennes structures économiques et sociales. Il ne faut pas oublier qu’avant la vente de vêtements se faisaient sur mesure dans des petites boutiques individuelles, l’arrivée d’un endroit où maroquinerie, prêt-à-porter, et ganteries se mêlent, est à l’origine de la disparition de tout ces petits concurrents. Quant aux structures sociales, là où il y avait un apprenti, il a Au Bonheur des Dames des petits vendeurs, qui n’ont pas l’assurance d’avoir le même emploi demain. Mais Zola reste objectif, et ne va pas très loin dans son analyse. Il ne fait que « dénoncer », voire seulement décrire, sans pousser des coups de gueule contre la nouvelle économie…

    Pour conclure, je dirais que si tout le livre est une merveille, alors la fin, si elle était un monument figurait au classement des plus grandes merveilles du monde. Je m’étais habituée à des fins tristes et sinistres, où les personnages n’avançaient pas, voire régressaient, alors je vous laisse imaginer mon étonnement quand à la fin du livre Zola nous servait sur un plateau le plus beau des Happy End… Certes, ce n’est surement pas le plus romantique, ni le mieux écrit, mais le simple fait que ce soit Zola qui l’ait écrit suffit à le rendre parfait ! Au Bonheur des Dames restera l’un de mes plus grands coups de cœur, et un de mes livres préférés. Je ne pourrais que le conseiller encore et encore !


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  • Justine du Marquis de Sade

     

    Justine du Marquis de Sade

     Justine et Juliette sont sœurs. Elles ont respectivement 12 et 15 ans quand elles se retrouvent seules, à la mort de leurs parents. Juliette décide de trouver les moyens d'une vie confortable dans le lit des hommes. Justine, elle, ne veut pas entendre parler d'une telle déchéance. Pas de chance, tous ceux qu'elle rencontre sur son chemin lui font subir les pires sévices sexuels, et la chaste Justine voit passé plus de semence en quelques pages qu'un bataillon de prostituées à l'heure de pointe. Considéré longtemps comme une espèce d'antéchrist, le "divin marquis" bénéficie aujourd'hui d'une seconde lecture : merci Freud !

     

    Justine du Marquis de Sade

    Erotique / Les classiques de l'érotisme / 287 p.

     

    Justine du Marquis de Sade

    Tout d’abord, je tiens à mettre en garde le lecteur. Ce livre n’est pas abordable par n’importe qui. En effet, il est classé dans la catégorie érotique, et ce n’est pas qu’un détail, l’auteur enchaîne les scènes choquantes les unes après les autres, sans nous laisser le temps de respirer.  De plus, le style de l’auteur est celui du XVIIIème siècle, donc plutôt compliqué à lire et à comprendre. C’est donc aux lecteurs de plus de 16 ans que je le conseille. Maintenant vous êtes averti.

    Le roman se découpe en deux parties, très condensées et écrites en paragraphes. L’absence de chapitre à l’intérieur de ces parties m’a en partie gênée parce qu’elle rend le livre difficile à lire, en plus des petits caractères, et du champ lexical. Il faut donc s’accrocher pour ne pas abandonner le livre dans un coin et en commencer un autre. La couverture quant à elle reste classique et apporte un petit clin d’œil au genre du roman, mais n’attire ni ne repousse le regard.

    Justine, roman éponyme raconte donc l’histoire étrange et néanmoins tragique d’une jeune fille que l’on peut qualifier de chaste, croyante et surtout vertueuse. Le roman commence alors que Justine et sa sœur Juliette se font renvoyer du couvent après la mort de leurs parents. Elles sont toutes les deux jeunes, sans argent et sans ressource. Je pensais à ce moment là que le livre allait se découper en deux parties, une concentrée sur Juliette et l’autre sur Justine, avec l’opposition du vice et de la vertu.

    Dans les premières pages, Sade se concentre effectivement sur le sort de Juliette, qui contrairement à sa sœur à préféré trouver les moyens de vivre auprès des hommes, il  passe très vite sur son sort et fait un saut dans le temps. C’est à partir d’ici que l’histoire commence à s’embrouiller, il m’a fallu plusieurs pages pour comprendre que l’auteur introduisait l’histoire de Justine à travers un rencontre entre les deux sœurs, des années après alors qu’elles d’étaient perdues de vue à la sortie du couvent. De plus Sade choisit de renommé Justine tout au long du roman, ou nous découvrons ses malheurs sous le prénom de Thérèse. Que ce soit donc la première ou la seconde partie, elle est essentiellement centrée sur Justine.

    Tout au long du roman, nous découvrons divers personnages, certains plaisant d’autres tout particulièrement malfaisant et parfois même à la limite de l’insupportable. Justine tout d’abord agace et fait naître la pitié tout du long. En effet, alors qu’il lui arrive une crasse toutes les trois lignes, elle continue à suivre ses principes à la lettre, à accorder sa confiance à n’importe qui et s’en remettre aux autres. Mais ses défauts, sont aussi des qualités qui peuvent tendre à impressionner le lecteur. Sa détermination à suivre le chemin de la vertu, à rester dans le droit chemin ou encore son entêtement à croire en Dieu alors que ses vœux ne sont presque jamais réalisés, m’ont marqué et surtout m’ont inspiré un certain respect. En effet, ce n’est pas tous les jours que l’on croise des gens si ancré dans leur croyance et qui préféraient mourir plutôt que de retourner leur veste.

    Les autres personnages, à la fois principaux, c'est-à-dire important et en même temps complètement secondaires sont pour la plupart des hommes, qui font subir à la pauvre justice les pires sévices sexuels et humiliations que l’imagination la plus perverse n’aurait osé imaginer. Certains sont des femmes, qui la trompent, ou la déshonorent, selon ce qu’elles reprochent à notre pauvre héroïne. Et quelques uns sont gentils, doux, mais malheureusement ne peuvent rien pour l’aider, et c’est souvent elle qui se porte à leur secours, pour tout le temps le regretter amèrement par la suite.

    Sade alterne tout au long du livre les scènes de sexe, ou plutôt les orgies sexuelles avec les longs débats sur la vertu, où Justine se bat pour prouver au monde et où les autres tentent en vain de lui ouvrir les yeux : il ne sert à rien d’être vertueux quand le crime nous apporte la fortune. Tel est le message qui revient le plus souvent. Néanmoins l’auteur fait un véritable éloge de la vertu, critiquant à tout va la société qu’il peint dans son roman. Il met en avant, en ce siècle de la chasteté, tous les vices cachés de l’être humain. Mais ce qui m’a le plus marquée est la critique inlassable de l’Eglise, car c’est dans un monastère que Justine va perdre tout ce pourquoi elle se battait depuis le début : sa virginité, sa dignité, et presque sa foie, qui malgré tout tiendra bon.

    Ce livre met en avant le libertinage et fait un éloge construit du vice, très prisée à cette époque, mais que tout le monde niait et réprouvait dans ses dires. Sade, avec Justine, non seulement se découvre, mais met à nue le jeu auquel beaucoup se prêtait dans l’ombre. Il décrit avec un vocabulaire imagé les jeux auxquels pouvaient être confrontée n’importe qu’elle fille, qu’elle soit riche ou de petite vertu. Le champ lexical employé par l’auteur aurait pu rendre le livre facile à lire dans la mesure, ou beaucoup des termes ne sont plus employés aujourd’hui, mais la récurrence des scènes de violences sexuelles que subit Justine m’a presque donné la nausée.

    Après avoir fini ma lecture tant bien que mal, j’ai appris que le nom de l’auteur, Sade avait donné naissance au mot « sadisme », pour conclure, je dirais donc que je ne comprends toute l’étendue de ce mot qu’aujourd’hui. C’est un livre intéressant, mais qui ne se lit pas pour le plaisir, et avec un œil ouvert pour repérer les nombreuses critiques mises en avant.


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  • La Marquise des Ténèbres (tome 3) d'Ambre Dubois

     

    La Marquise des Ténèbres (tome 3) d'Ambre Dubois

    Quand les cadavres se relèvent d'entre les morts, Stella, la vampire hongroise exilée à Londres, se doit de mener l'enquête.

    Elle est loin d'imaginer que derrière cette histoire de meurtre et de sorcellerie, c'est tout un passé qui va resurgir.

    En parcourant les sous-sols de l'effroyable Tours de Londres, entre jeux de pouvoir, séductions et manipulations, la belle immortelle aura fort à faire pour découvrir les liens tragiques qui nouent les vampires de la capitale...

     

    La Marquise des Ténèbres (tome 3) d'Ambre Dubois

    Merveilleux / Editions du Petit Caveau / 264 p.

     

    La Marquise des Ténèbres (tome 3) d'Ambre Dubois

    « Décidément, tu es abonnée au troisième tome avec ce forum ! », telle a été la première phrase de ma meilleure amie lorsque j’ai exhibé fièrement la Marquise des Ténèbres d’Ambre Dubois. En effet, c’est le deuxième partenariat que je fais où je dois lire un troisième tome, sans bien sûr connaître les autres… Et tout comme la première fois, je ne l’ai pas regretté ! Loin de là, ce livre fut un véritable coup de cœur.

    Avant d’être un coup de cœur par sa lecture, il faut préciser que j’ai tout de suite craqué pour la couverture que je qualifierais de magnifique ! Sombre, mystérieuse et attirante, avec un petit côté étrange qui pourrait en dissuader plus d’un, je l’ai trouvée osée et surtout originale. Le dessin, d’une qualité remarquable annonce d’amblé la couleur de l’histoire, si bien que l’on sait à quoi s’attendre en se plongeant dans ce livre fascinant.

    J’ai retrouvé avec plaisir un univers décrit et utilisé par un très grand nombre d’auteurs : une Londres noire, sombre et oppressante à l’époque de sa grande puissance, pour paraphraser l'auteur. Le siècle d’or de l’Angleterre, où sa capitale s’illumine dans le paysage international comme l’une des plus grandes villes monde : le moment rêvé pour y faire évoluer des personnages tout aussi puissants et riches. Les vampires, créatures là aussi maintes fois utilisées et remâchées à toutes les sauces. Et pourtant, j’insiste là-dessus, Ambre Dubois a su réutiliser l’ancien pour lui redonner toute sa brillance et sa prestance. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu une histoire de vampire où ces derniers pouvaient prétendre arriver à la cheville du Dracula de Bram Stoker… Je n’irais pas jusqu’à dire que ceux de ce roman sont aussi parfaits, mais c’est tout comme. Sans compter que Londres est une de mes villes préférées, et qu’importe le tableau que l’on me peint d’elle, qu’il soit noir, ou détruit comme ici ou bien clair et virginal comme dans biens d’autres livres, un roman se passant là-bas aura déjà beaucoup de chance de me plaire.

    Quant aux personnages… Parlons-en tiens ! Si je ne les ai pas trouvé assez approfondi dans ce tome-ci, c’est surement parce qu’il s’agit du troisième opus de la série et surement aussi parce qu’ils sont présents dès le premier tome. Pourtant on sent tout de même leur lourd passé, chacun d’eux porte un secret, un poids qui alourdie les pages du livre lui-même. Un secret qui les rend plus humains, plus attachants, plus sombres et tristes, ce qui sied parfaitement à leur nature de vampire. Prenons Stella par exemple… Son désir virulent de liberté, qui au fil des pages est devenu un besoin nécessaire à sa survie, ce désir justement n’est-il pas un des vices cachés de l’être humain ? Ce détail ne la rend-elle pas plus humaine malgré le démon qui l’habite ? Drake, qui lui a su se hisser en haut du podium de mes personnages préférés, son passé n’est-il pas triste à pleuré ? Et pourtant, j’ai admiré tout au long du roman son courage et surtout sa sincérité et sa quasi pureté dans ce monde fait de jeux de pouvoir tous plus cruels les uns que les autres ! Je n’avais encore jamais vu un auteur manipulé ainsi l’esprit à la fois de ses personnages et de ses lecteurs. Car même à la fin du livre, si Stella semble persuadée d’avoir enfin trouvée son véritable ennemi, je n’en ai pour ma part toujours pas l’intime conviction ! Ainsi le doute persiste et donne très envie de se replonger au plus vite dans les aventures de cette « jeune » femme.

    Si tout cela semble donner le mélange détonnant d’un très bon livre, qu’il l’aura finalement élevé au rang de coup de cœur chez moi est la présence d’un autre personnage et de l’allusion à une autre personne : non, je ne l’ai pas rêvé, Sherlock Holmes et Lestrade sont aussi présent dans l’histoire. Si ce ne sont que deux pions sur l’échiquier complexe de la trame de son roman, ils ont été pour moi deux allusions essentielles au livre. Dans un premier temps parce que l’idée de mettre Sherlock dans une Londres pleines de vampires ferait se retourner dans sa tombe le créateur du célèbre détective, mais aussi parce que Sherlock Holmes restera encore et toujours mon personnage préféré de toute la littérature.

    Je ne puis achever cette chronique sans dire quelques mots sur la plume de l’auteur. A vraie dire, cela faisait un moment que j’avais repéré cette auteur. Mais ce n’est finalement que par cet ouvrage que je la découvre. Comment pourrais-je qualifier son écriture ? Sombre ? Presque torturée ? Mais aussi toute en finesse et en images, c’est une peinture plus qu’un livre qu’elle écrit ici. Fluide et chargée en émotions, ce fut un pur délice, comme une sucrerie bien que la noirceur de son histoire lui donne un arrière goût amer ! Ce qui n’est pas pour déplaire, bien au contraire.

    En conclusion ce livre fut une découverte merveilleuse qui me donne envie de découvrir à la fois les premiers tomes de la série, ainsi que tous les autres livres de cette auteur ! Bref… Je ne puis que clore en remerciant chaleureusement les éditions du Petit Caveau ainsi que le forum Le Sanctuaire de la lecture pour ce délicieux partenariat.


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